À Paris comme à Vienne, l’approche expérimentale a fait voler en éclats les vieux schémas de l’improvisation jazz. Aujourd’hui, elle force publics, programmateurs et musiciens à réinterroger sans cesse les cadres et les frontières. Il serait pourtant illusoire de croire que cette aventure a atteint son terme. Les nouvelles générations s’emparent déjà de la scène avec une radicalité solaire, mêlant l’intelligence artificielle, les installations interactives, la spatialisation du son à 360° ou encore la traduction du geste instrumental en image numérique – autant d’expériences menées par exemple à la Cité Internationale des Arts ou à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne.
Dans ce grand mouvement, l’improvisation ne disparaît pas derrière la technique : elle gagne en épaisseur, en mystère. La scène ne cesse de rappeler que c’est dans l’expérimentation – ce droit de dérailler, de chercher sans (trop) trouver – que le jazz demeure une aventure vivante. Tant mieux pour les inquiets et les curieux : à Paris comme à Vienne, la révolution continue, sans nostalgie et sans dogme.