Années 1930-1940 : le jazz devient mainstream grâce au swing, qui danse sur les ondes comme dans les clubs. Duke Ellington, Count Basie, ou encore le cultissime Benny Goodman dirigent des big bands qui transforment la musique en un terrain de jeu orchestral sophistiqué.
Ce succès pourrait donner l’illusion d’une phase linéaire où le jazz gagne juste en popularité et en audience. Mais non, le swing représente un vrai tournant stylistique. Il démocratise des éléments jusque-là marginaux : des sections rythmiques plus dynamiques, des arrangements plus structurés, une interaction chorale entre les instruments. Ces évolutions marquent une étape où le jazz se fait musique de masse, assimilée mais non dénaturée.
Pourtant, en parallèle de cette standardisation grand public, de petites fractures apparaissent. Certains musiciens recherchent des voies plus intrépides. Charlie Christian, par exemple, révolutionne le jazz avec sa guitare électrique. L'ombre d'une prochaine rupture stylistique commence alors à poindre.