Avant que le swing ne devienne le cœur battant du jazz, c’est le ragtime qui a marqué les esprits et préparé le terrain. Popularisé dans les années 1890, le ragtime était une forme musicale hybride mêlant les mélodies européennes classiques à des rythmes africains syncopés. Ce style, joué à l’origine sur piano, combinait des mains séparées : celle gauche assurant une ligne régulière, quasi martiale, et celle droite s’ébattant dans des envolées mélodiques étincelantes, brisant les cadres traditionnellement rigides de la musique occidentale.
Pensez à Scott Joplin, souvent appelé le “roi du ragtime”, dont les compositions comme The Entertainer et Maple Leaf Rag sont devenues emblématiques. Si le ragtime était principalement une musique écrite et non improvisée, sa rythmique audacieuse, oscillant entre stabilité et déséquilibre, allait poser les bases du swing et introduire une esthétique qui ferait vibrer les fondateurs du jazz quelques décennies plus tard.