La Nouvelle-Orléans est souvent décrite comme le berceau du jazz. Dans cette ville portuaire multiculturelle du sud des États-Unis, un mélange explosif de différentes traditions musicales circulait à chaque coin de rue : musiques européennes, chants d'église, marches militaires, rythmes créoles, et bien sûr, le blues. Ce croisement culturel intense a permis au blues de se métamorphoser, d'évoluer et de se conjuguer avec d'autres styles, donnant naissance au jazz tel qu'on le connaît.
Pourquoi cette ville, et pas une autre ? Parce qu'à la Nouvelle-Orléans, les musiciens noirs jouaient pour des audiences très variées, mélangeant des répertoires de danses populaires occidentales avec des improvisations tirées de leur propre héritage musical. C’est ici que l’on a vu émerger « l’esprit du blues » dans le jazz, porté notamment par des figures pionnières comme Jelly Roll Morton, qui revendiquait à juste titre d’être un "faiseur de jazz", mais dont les compositions baignaient dans l'esthétique du blues.