Ferdinand Joseph LaMothe, plus connu sous le nom de Jelly Roll Morton, est une autre figure incontournable des débuts du jazz. Compositeur, pianiste et chef d’orchestre, il incarnait le jazz dans ce qu’il avait de plus structuré et sophistiqué. Morton s’est souvent autoproclamé « l’inventeur du jazz » – une exagération évidente, mais il est indéniable qu’il fut le premier à poser les bases théoriques de ce langage musical en constante évolution.
Dans ses compositions, Mortion fusionnait ragtime, habanera et blues, faisant émerger une polyphonie complexe et une richesse harmonique. Sa musique illustre également l’ambivalence du jazz de l’époque, tiraillé entre sa dimension populaire – destinée à faire danser les foules – et son potentiel pour exprimer des émotions plus fines et introspectives. Parmi ses morceaux les plus célèbres, King Porter Stomp ou The Pearls continuent de figurer au répertoire du jazz contemporain.
Au-delà de son rôle artistique, Morton est aussi un témoin précieux : dans des interviews enregistrées pour la Bibliothèque du Congrès dans les années 1930, il raconte avec minutie l’émergence du jazz, offrant un regard unique sur cette époque fondatrice.