Difficile de parler de la naissance du jazz sans évoquer la Nouvelle-Orléans, véritable épicentre de cette révolution musicale. Au tournant du XIXe siècle, cette ville portuaire située en Louisiane est bien plus qu’un simple lieu géographique : c’est un creuset culturel, un laboratoire de diversité. Colonisée par les Français, puis passée sous contrôle espagnol, avant d’être intégrée aux États-Unis en 1803, la Nouvelle-Orléans est une mosaïque de cultures européennes, africaines et caribéennes.
Les habitants de la ville parlent autant français qu’anglais ou créole. Ils pratiquent des traditions musicales variées, qu’il s’agisse des chants de travail afro-américains (les work songs), des hymnes religieux protestants, ou encore de la musique des fanfares européennes. C’est dans cet échange constant entre traditions musicales que le jazz va commencer à émerger. Et comme toute révolution, cela ne s’est pas fait en silence...