Impulsée par Pierre Schaeffer dès 1948, la musique concrète s’affranchit du dogme de la partition pour se consacrer à la manipulation du son enregistré. Pierre Henry, plus que personne, fit de ce nouveau matériau un laboratoire de libertés brutes. Dès 1950, avec le (Henry/Schaeffer), il fracasse les frontières entre bruit, sons quotidiens et construction musicale. À une époque où le jazz en France joue encore les prolongements du swing, cette liberté iconoclaste fait l’effet d’un séisme souterrain.
- 1950 : Première diffusion de la “Symphonie pour un homme seul” à l’École Normale de Musique de Paris.
- 1958 : Pierre Henry fonde, avec Jean Baronnet, le premier studio privé de musique électronique en France.
- 1967 : Création de (avec Maurice Béjart) : la musique concrète infiltre la culture pop et la danse.
Pour la première fois dans l’histoire de la musique hexagonale, la matière sonore n’est plus qu’une affaire de notes, mais de gestes, de textures, de frottements, d’accidents. Les improvisateurs auront tôt fait de capter ces signaux nouveaux : non plus répéter la grammaire, mais explorer l’accident, l'inattendu, l’organique – tout ce qui fait, aussi, la moelle vive du jazz.