La période des années 1970 n’a pas seulement vu de nouvelles sonorités émerger ; elle a aussi bouleversé les modes de production et de distribution musicale. Les majors continuaient certes à dominer une grande partie du marché, mais toute une nébuleuse de labels indépendants s'est définie pendant cette décennie.
On peut citer, en premier lieu, le label Impulse! qui, bien qu'associé aux années 1960 et au free jazz, a continué à produire des œuvres audacieuses dans les années 1970. Mais de nouveaux venus comme Black Jazz Records, dirigé par Gene Russell, ont aussi marqué les esprits avec des artistes comme Doug Carn et le pianiste Walter Bishop Jr., qui mêlaient spiritualité, influences soul et aspirations révolutionnaires.
Dans cette effervescence, on observe une scène underground vivante, portée par des festivals alternatifs, des petites scènes locales, et des artistes désireux de garder leur indépendance. À titre d'exemple, la mouvance loft jazz à New York, menée par des figures comme Sam Rivers, a permis au jazz de s'épanouir loin des contraintes commerciales.