Les cuivres : l’âme sonore du jazz antique
Aucun instrument ne semble incarner aussi puissamment l’esprit du jazz naissant que la corne, et plus précisément, les instruments cuivreux tels que la trompette ou le cornet. Louis Armstrong, par exemple, a sculpté sa légende sur cet instrument. Les cuivres, dérivés des fanfares militaires européennes, permettaient des lignes mélodiques audacieuses tout en supportant l'improvisation.
- Trompette / Cornet : Utilisée notamment pour les mélodies principales, la trompette devenait souvent le « leader » dans les early jazz bands.
- Trombone : Avec son registre grave, il formait un contrepoint rythmique essentiel. Les glissandi du trombone ajoutaient également une expressivité propre au jazz de La Nouvelle-Orléans.
Les bois : l’agilité et la couleur
Si les cuivres donnaient de la puissance, ce sont les instruments à bois qui ajoutaient l’élégance et la virtuosité. Le clarinettiste était souvent l’un des personnages clés dans les premiers ensembles de jazz, élaborant des contre-mélodies rapides et audacieuses autour du thème principal.
- Clarinette : Grâce à ses possibilités de tessitures et sa fluidité, cet instrument s’impose vite comme une voie essentielle dans les premières orchestrations jazz.
Les percussions : le cœur rythmique
Les percussions sont indissociables de l'âme du jazz. La Nouvelle-Orléans héritait ici des traditions africaines, où le rythme était pensé comme une force communautaire. La batterie n’existait pas encore telle que nous la connaissons aujourd’hui (elle naîtra dans les années 1920), mais les musiciens utilisaient une multitude de percussions bricolées ou issues des fanfares :
- Grosse caisse et caisse claire : Instrumentalisation héritée des orchestres de la guerre civile américaine.
- Tambourins et washboards : Plus directements liés à l’ingéniosité populaire, ces instruments ajoutaient un grain unique au groove collectif.